Présentation
(Une visite en Italie avec Dédé de Vauvert, en Avril 2005.
Désolé, j'ai pas retrouvé de photos !)

Prologue :

Mercredi 06/04/2005, 12H36, Vauvert, Gard.
Dédé :
<< Tu viens avec moi demain à la bourse de Reggio d' Emilia ?>>
JN :
<< Ma, perché no ? >>
-Fin du prologue-

Jeudi 07/04/2005, 18H04, Cannes, Alpes Maritimes
Je grimpe dans le fourgon d' André, avec dans mon paquetage du rechange pour
4 jours, un sac de couchage et , DD m' ayant prévenu qu' on devrait "casser
la croûte", j' embarque un saucisson qui se morfondait dans le frigo.
Dans le pays de mes ancêtres, je sais que personne ne meurt de faim, et même
qu' il y a plein de trucs succulents à découvrir.
C' est comme ça, tu mets pas des Mars dans ton sac avant d' aller dîner chez Françoise et Jacques...
L' autostrada, moins chiante que chez nous à cause des virages et des
tunnels (à ce propos, je paye un filtre à huile à qui me dira sans se
tromper combien il y a de tunnels entre Cannes et Mandello)
L' Autostrada donc, encore et encore, et au cours d' un arrêt gasolio, il
est, après brève concertation, décidé que nous allions nous restaurer.
"restaurer" étant un terme bien trop pompeux pour désigner la chose que nous
absorbâmes, et, à mon grand plaisir, j' en ai oublié le nom .

Pour leur plus grand bonheur, les moins de 40 ans ne peuvent connaitre ces
toundras de la gastronomie qui sévissaient alors le long de nos autoroutes
et que l' on dénommait alors d' un air dégoûté et en baissant la tête
"Jacques Borel" !
Ledit Jacques Borel étant le honteux responsable d' autant d' admissions aux
urgences que les bals avinés (ou abierrés selon la région *) du samedi soir.
*Pour nos amis bretons, je rajoute "achouchennés".

Mais je m' égare quelque peu, on est là pour causer de moto, alors il est à
peine minuit quand nous stationnons sur le parking du cimetière de Mandello.
Il fait froid, il bruine, on se tasse sur le plancher du fourgon, et roupillato.
Il fait froid, il bruine, on se lève, on ne se lave pas et on va boire un café dans un cani
de Mandello-center.
Merveilleux café italien, un rayon de soleil traverse les nuages pleins de
pluie,  je m' éveille à la vie, et ainsi commence la Tournée des Grands
Ducs, on reprend la caisse, passons devant l' Usine, je crois reconnaître
Luigi qui rentre pointer (c' est celui qui louche), moi, j' aurais aimé m'
arrêter, leur parler, les encourager, les haranguer, leur faire deviner des
lendemains glorieux et ensoleillés, mais on est pas là pour ça et c' est
devant chez Stucchi que nous descendons.
Nous sommes les premiers clients (il vient d' ouvrir)
Là, une blonde magasinière me trouve les pièces qui manquaient sur ma
SuperAlce (béquille centrale pour 100 euros et klaxon pour encore moins)
'achement content je suis, même que le père Luigi Stucchi nous offre le café
(jamais arrivé à Dédé, client depuis 1995 !)
Encore plus content quand, pour faire ma facture, on me demande mon nom, et
qu' il (mon nom) est écrit sans faute du premier coup, et avec les deux "D" !

Les colis chargés, via chez Valpollini, magasin bien sympa aussi, on charge.
Direction chez Mistral, là, l' usine est presque aussi grande que ta cuisine,
y sous-officient (je peux vraiment pas écrire "officient") il Signor Mistralli et Madame.
Là, ému, devant l' impressionnant parc de machines, mes yeux éblouis
reconnaissent tour à tour un étau, un poste à souder, un poêle à bois, un aspirateur et une poubelle.
Le patron-soudeur-polisseur-cintreur-ébarbeur-emballeur-si-vollare-un-cafféeur-
regrette bien sûr que les nouvelles Breva soient équipées d' échappements fabriqués en... Chine.
C'est saké dur à admettre,nous a-t-il avoué.

Dédé lui a ramené un silencieux de Nevada qui se montait "de travers".
Pas de bordereau de retour, de fiche de garantie computérisée avé le nouvô
Pentium, la relation est basée sur la confiance et la parole donnée.
Malheureusement, les affaires sont telles que la Sté Mistral, après s' être
séparée de 100% du personnel, c' est à dire d' un ouvrier, va, au cours de
l' année, abandonner ce local pourtant bien modeste et transférer son
outillage au domicile du patron.
A un jet de soupape de Mistral se trouve la Concession dont le
concessionnaire est une concessionnaire, il est près de 11 heures et Dédé
réussit l' exploit de garer la camionnette devant chez Agostini, Allis nous
reçoit aimablement, nous croisons enfin un client (à mon avis, un Allemand,
à cause de ses chaussettes à rayures bicolores dans ses sandales)
Chais pas si vous avez suivi, mais depuis chez Stucchi, nous sommes les
uniques clients de partout.
Donc, chez Ago, un jeune Signor dont j' ai oublié le nom (et que nous
appellerons donc Giuseppe, car il faut bien qu' il aie un nom) nous annonce,
après un regard circulaire et un clin d' oeil entendu, qu' ils recevront la
semaine qui vient, une 1100 Breva, destinée aux essais des clients.
Comme je lui demandais comment se situerait le prix par rapport aux BM,
Alfredo consulte un journal et annonce.... le même prix !
Ils ont intérêt à l' avoir réussie du premier coup, non ?
Laissant là Marcello, re-on charge, et au revoir Mandello, on se reprend
Milano juste à midi.

Sans doute ému par la tronche que je tire, André suggère un repas chaud dans
une sympathique auberge, et nous nous arrêtons donc juste après les pompes à
essence, entre une semi citerne et une semi frigo, pour une tranche de
prosciutto, coupée par Uliana et son couteau (un oeil non averti aurait juré
que ce pauvre morceau de porc a été tranché au laser) accompagné de patatine
plus grasses que le fonds d' un carter d' huile, et, pour que la fête soit
totale, d' une coupelle de salade de fruits en boîte.

Mais je m' égare quelque peu, on est là pour causer de moto (bis) et vers 15 H
(ou 17H) chais pas, j' ai plus de montre, arrivée à Reggio dell' Emilia,
nous trouvons une place pour le fourgon et la remorque entre un kombi de
Düsseldorf et un camping-car de Münich.
Devant nous, deux fourgons de Rosbeefie (Jojo TM), un autre de Tchèques,
puis de Hollandais, des Hongrois, des Slovaques.
Pas d' Italiens sur tout le parking, l' immense périphérie de la Fiera (que
j' ose traduire par "foire") est déjà squattée par les fourgons, remorques,
camions venus de l' Europe entière.
J' ai à peine mis le pied dehors que DD a fermé les portes et m' entraîne vers l' entrée du Truc.
J' ai pas tout vu, mais c' est beaucoup plus grand que tout ce que j' ai connu en France, et il me semble aussi, que Utrecht qui n' est pourtant pas une bourse de taffiole.

On nous met dehors vers 20 H (ça devait pas ouvrir avant le samedi matin) en
rentrant au campement, je menace André, nous entrons dans un café et
commandons 2 bières.
En tournant dans le Truc, j' ai appris que qu' une 50taine de  Toulousains
avaient affrêté un bus et devaient arriver au matin.
J' appelle Géraldine qui me répond depuis son pullmann à 3 roues, elle roule
direction LVDC, j' avais oublié, dommage, Jojo me doit une mousse !

Nous sommes entre la zone d' expo, la zone industrielle, une zone en friche,
un no-man' s land (chais pas comment on dit ça en italien) et le milieu de
rien-du-tout, alors les chaises pliantes sont dépliées, et devant les yeux
éblouis de nos voisins, faisons une éclatante démonstration de l' Art du Bien-vivre Français,
en ouvrant tout d' abord :
- Un pot d' olives vertes, sans apéro.
- Un sachet de knack, qu' André fait amoureusement réchauffer dans une gamelle
d' eau sur le camping-gaz
- Un bout de gruyère.

Le tout arrosé d' eau plate pour André, quand à moi, mon goût prononcé pour
le festif  fait que c' est de l' eau gazeuse .
Ce rapide repas expédié, et vu qu' il doit être à peine 20 H, nous décidons
d' une promenade dans la zone industrielle qui nous entoure, et nous nous
retrouvons vers l' entrée de la bourse.
Là, un moderne marchand du Temple dans sa remorque, proposait, en plus de
Porchetta au mètre (le cochon exposé aurait fait pâlir plus d' un teckel à
poil ras) des cannettes de bière au prix Côte d' Azur, c' est à dire à 3
euros la Heineken.
A ce prix, nous la faisons durer et rentrons nous coucher, la journée du samedi devant être longue.
Samedi matin, café vite fait, pas de toilette, il est 07H30 quand nous pénétrons sur le parc
de la Bourse, qui, devant ouvrir à 8 H00, était en fait ouverte avant 07H00.
Il y a du matos, du beau comme du moche.
Je suis étonné du prix élevé des pièces Guzzi, et aussi de leur relative rareté.
Un bonne douzaine de V7Spé ex-Polizia, pour env.2000 euros, ce qui n' est
pas vraiment donné pour des bécanes archi-rincées.
Une V7 Spé bien restaurée s' affiche à 4500 E, mais comment sont les entrailles de la bête ?
Des Alce, S-Alce, Nuovo Falcone, dans des états divers à partir de 4000 E
Qq petits blocs, 350, 650 à partir de 1200 E
Les pièces Guzz sont rares, donc assez chères, et contrairement à ce que j' avais imaginé,
on ne peut pas trop marchander avec les vendeurs.
Chez les cousines, et malgré que Bologne ne soit qu' à 80 km, aucune pièce de couple conique,
à part quelques moteurs 250 et 350.
Une très belle MHR et une autre Egli/Ducat avec bras oscillant parallélogramme façon Magni,
pas osé demander le prix.
DD se fait plaisir et achète un bô T5 18 pouces propre sur lui.
Je me souviens d' une LVDC à Puygiraud, où nous étions tous arrivés trempés,
alors que DD et AnneMarie débarquaient en T5, sourire aux lèvres et pas humectés pour 2 ronds.
J' avais trouvé ça scandaleux !
Il a ensuite vendu cette T5 et le regrette depuis.
Se méfier toutefois des motos vendues entières, il peut manquer à l' intérieur pas mal de pièces !!!
Comme ils ne font pas tourner les motos, pas facile à vérifier !
Un peu de BMW, de vieux flats, et une KS601 état concours.
Un panier Steib WWII pour 1500 E, la remorque (copie mal faite) des KS750 ou R75 pour 1100 E
Et, la cerise sur le gâteau, une 1100 Sport carbus dans sa belle robe jaune
pour ......
8000 euros !!!!!
Et le repas du midi ?
C' est la question que vous vous posez tous.
Eh bien, comme on est là pour chercher les oiseaux rares, il s' effectue en marchant,
le paquet de biscuits dans la poche du Barbour, même pas génant pour pousser le chariot !
Nous croisons d' autres Français, apprenons que le nuit dernière, 2
remorques ont été volées, et qu' un gonze de Thiers s' est fait gazer à la
bombe dans son fourgon, piquer pognon, papiers, les pièces achetées, les clés du fourgon
et même le jean' s !
(Dédé s' est même déjà fait braquer au pétard à Rome)
Il est environ 18H, plus grand chose d' intéressant, les pieds se font lourds, la soif intense.
Revenons décharger le chariot, le parking s' est bien vidé, les bavarois d' à côté plient bagage,
c' est l' anniversaire de l' un d' eux.
Comme je ne suis pas du genre à me gêner, je lui demande s' il paie une mousse, pas chien,
il nous en offre quatre, avec en plus deux côtelettes, cette bière est merveilleuse
(de la vraie Pschorr de Münich)
Compte tenu que :
- Il n' y a plus grand chose d' intéressant à acheter,
- Des fâcheux évènements nocturnes,
- du risque à prendre de rester pour d' hypothétiques achats du dimanche,
nous plions bagages, et reprenons la route.
Au repas du soir, chips, biscuits et une pomme pendant que nous roulons.
Arrivons place Carlo Guzzi peu avant minuit.
Quelques chiffres que vous ne trouverez dans aucun magazine moto :
Nombre de slips de rechange amenés : 4
Nombre de slips de rechange utilisés : 0
Nombre de paires de chaussettes de rechange amenées : 4
Nombre de paires de chaussettes de rechange utilisées :  0
Nombre de T-shirt de rechange amenés : 4
Nombre de T-shirt de rechange utilisés : 0
Nombre de douches, toilettes (même furtives) : 0
Nombre de défécations : 0

Merci Dédé,  ils étaient chouettes, ces deux jours passés ensemble, je
regrette seulement d' avoir perturbé ton sommeil en ronflant.
JN




Date de création : 09/02/2011 @ 18:32
Dernière modification : 21/02/2011 @ 19:23
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