Présentation
Février 2002
Une bien belle hivernale organisée par les potes de Ard'Twin, et qui n'a rien à envier aux Eléphants
www.ard-twin.fr/



Vendredi matin, àprés nous être successivement réveillés à 4H00 et 4H30
(délai de confection du café) départ sous la pluie vers 8 H.
La GT n'a jamais été aussi chargée:
Les 2 sacoches bourrées de fringues, des bijoux et du maquillage
d'Andrea, tente, sacs de couchage grand froid, matelas, outillage et
pièces de rechange, sacs de blé et Sucres Verts.
J'avais décidé de passer par la RN 85, dite route Napoléon, si jolie au
printemps, car le déjeuner était retenu à Trescléoux, où Patrick m'avait dit qu'il neigeait depuis la veille.
La limite du Grand Nord à peine franchie, c'est à dire Grasse traversée,
je croise une auto au toit couvert de neige.
"Tiens, une auto au toit couvert de neige, songe-je."
Puis nous en croisons deux, puis trois, puis beaucoup d'autres.
A moins de 10 km de Grasse, c'est dans les flocons et sur la neige que nous roulons.
Le pare brise de la GT est entièrement tapissé de blanc.
Ca ne va pas en s'améliorant !

Au Logis du Pin, je dépasse un caisseux arrêté qui mettait ses chaînes.
Vous imaginez la tronche du type en nous voyant passer!...
Un peu plus loin dans un virage en descente, un chasse neige est arrêté.
Il doit être là depuis longtemps, car le sol est tout blanc, j'ai eu de
la peine à passer sans le bousculer.
Arrivés à Castellane àprés 80 km et 2H de route, nous prenons un café,
tandis que la patronne nous explique que le col de Lèques (1260m) en
sortie du bled ne sera sûrement pas dégagé.
Elle avait raison, la patronne !
Inexplicablement, la descente du col est peu enneigée et nous arrivons à
rouler à peu prés normalement.

La route est vraiment déserte, la GT ronronne de plaisir, j'entends
glousser Andrea derrière, tout va bien, prenons l'embranchement de
Trescléoux où nous arrivons à 12H30, juste pour Apéro o'clock.
Patrick et Alex nous aident à garer la GT sur le trottoir, la neige m'empêchant de le faire seul.
Un canard aux olives et 2 heures plus tard, départ pour Romans via le
col de Cabre (1160m) Die, Crest.
Neige sur les 2 versants, d'ailleurs chaque virage peut être un versant aussi.
A Die, la neige est finie.
J'en suis à 11 glissouilles.
Première moto croisée à Die.
Nous arrivons à Granges les Beaumont 3 minutes avant Tom, Pat dégage le
garage pour les 3 Guzz en jetant dehors le scoot du fiston, et c'est
devant une Blanche que les récits s'échangent.

Nous terminons rapidement les bières car l'heure de l'apéro arrive à la
vitesse du son, excellent repas mijoté avec amour par la Doune, un grand
moment de bonheur partagé, les héritiers Jeantaud sont aussi sympa que
leurs géniteurs et sous la couette samedi matin.
A 6H, le Service de Réveil appelle le Scal qui venait juste de se coucher.
Petit-déj, nous rangeons le bol du Scal retenu et départ sans histoire
Vers 10H, arrivée à Aubenas où nous retrouvons Miche du Sud comme prévu.
Appel au Scal qui arrivait en vue du lac Léman, repas et on y va, il reste un peu plus
d'une heure de route, nous apprennent les indigènes.

Au lac d'Issarlès, abandonnons la départementale pour un chemin
interminable (j'ai bien écrit "minable") pour arriver à la ferme.

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Arrivée ferme de la Rajasse, il fait frais.

Voulant nous éblouir, Miche du Sud, sur sa puissante LM, oublie de
sortir le genou dans un droit et arrache un cligno sur le vibreur.
Bien contents de béquiller, une bière bien fraîche nous est offerte.
Retrouvailles, embrassades, Philippe et Brigitte et leur Oural à 2 roues
motrices sont déjà là, le comité d'organisation remet des bières au frais.
Le Scal, en avance, n'arrive qu'une heure àprés nous.

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A l'apéro avec le Scal et Nanard, tandis que voltigent les flocons.

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Le Pââât, au chaud sous son bonnet tricoté par mémé.

Les tentes sont montées en vitesse par le personnel de service alors que
les flocons se pressent pour arriver au sol.

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On reconnait - encore - la moto de Tom !

Tout le monde est maintenant arrivé, Nanard et un paquet de Guzzards,
les Parisiens et c'est une bière bien fraîche à la main que nous attendons l'apéro.
C'est sous la bâche que nous prenons celui-ci, qui est d'ailleurs une
spécialité locale puisqu'il s'agit de pastis cristallisé étendu d'eau bien fraîche.

Les discussions vont bon train:
-T'attaquais, toi?
-N'est il pas dangereux de circuler sur une béquille à roulette russe?
-Comment t'as fait fondre le pastis, toi?
Stéphane, notre mâle osselet, doit se lever fréquemment pour faire tomber la neige du toit qui se rapproche de nous, tandis que les petits restent assis bien au frais.
L'efficace Andrea déplie son matériel de chauffage et les sacs de blé sont réchauffés au camping-gaz dans une marmite militaire.
Les petits sacs seront distribués aux convives qui en pleurent de reconnaissance.
La soupe arrive, elle est bonne et chaude (je craignais une soupe glacée mexicaine) puis les haricots au mouton qui vont participer un peu plus à l'élargissement du trou de la couche d'ozone et au chauffage des duvets par air pulsé.

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Miche du Sud qui garde ses gants pour manger...

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Elle n'est pas belle, notre crèche ?

Une fois la coiffe de Sainte-Mélitta en place sur le bonnet,la cérémonie des Sucres Verts (TM) s'est déroulée dans le calme habituel, beaucoup de baptêmes ce soir-là, seuls les Scudeux haussaient les épaules en observant les réactions des nouveaux initiés.

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Isabelle, la patronne. Elle fronce les sourcils, mais elle aime ça !

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Christian, le patron, écolo convaincu, élève des serpents dans des bouteilles...

Comme il n'y avait rien d'intéressant à la télé, c'est autour du feu que tout le monde s'est retrouvé, seules, les bouteilles ont perdu leur contenance et c'est dignement que nous regagnâmes notre igloo à la fermeture.

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Au réveil, petit doigt raidi et tente retrécie, le barnum s'est effondré, les motos sont tellement blanches que l'on ne reconnait même plus une jaune, les kangourous dansent joyeusement et c'est dans la
cuisine de la ferme qu'Isabelle nous sert un super petit déj.

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Le toit est parti !

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Ma bonne vieille 850 GT repeinte en blanc...

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Je suppose que l'on a traîné jusqu'à midi, démontant les igloos trempés, déneigeant les motos, quelle émotion en actionnant le démarreur, et quelle reconnaissance quand ça pète au premier coup!
Là, on se retourne, triomphant, guettant les regards des zôtres, la main souple sur la poignée de gaz.

Un boeuf en daube grandiose achève de nous dépéquer (jojo TM)
Mais il faut se décider:
Miche, Pat, Tom, Scal et un Auvergnat en TRX (pardon, j'ai oublié ton
prénom) faisons partie du même stick et commençons à essayer de sortir de là.

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Ca, c'est la "route"  depuis la ferme. La départementale est à 5 ou 6 km.

 A 30 mètres de la ferme, je me couche élégamment sur la droite.
A 50 mètres de la ferme, je me couche élégamment sur la droite.
Cette fois-ci, le repose-pied est plié et bloque la pédale de frein.
Les potes tenant la moto, c'est en sautant sur le repose-pied que celui-ci reviendra en position.
(merci, Miche)
Puis, dans un élan de solidarité digne d'un orignal, nous décidons de faire le chemin par étapes, un sur la moto, et 2 ou 3 l'accompagnant en maintenant le gracieux équipage.
On béquille 100m plus loin, et on revient pour le prochain.
Qui a dit qu'il faisait froid?

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Tom et ses stabilisateurs bénévoles

Croyant être sorti des difficultés, je fais monter Andrea et nous nous couchons un peu plus loin,
mais sur la gauche.
Pas de bobo, mais mon pare-brise exprime son vif mécontentement.
Je ne sais plus combien de temps ces quelques kilomètres de montée, descente ont duré,
mais là, j'ai commencé à vraiment haïr la neige!
Et enfin de la route noire!
A l'auberge de Peyrebelle, sur la 102, nous disons au revoir à Bertrand sur la TRX
(d'abord, il s'appelle pas Bertrand, mais j'peux quand même pas l'appeler Léon,
et puis ça n'a pas d'importance)

Galère, 2° partie, col de la Chavade
Il neige.
Il neige puissament.
Un chasse neige vu en haut du col et sortant de son dépôt prend la direction opposée à la nôtre,
c'est à dire du côté plateau, et nous laisse nous débrouiller avec la descente du col.
Alors commencent 10km de descente à 10%, les pieds par terre, en 2ème pour moi,
et au ralenti. J'ai devant moi Tom qui fait des figures artistiques.
Peu de caisseux nous dépassent, mais certains en nous serrant bien pour prouver
la supériorité des 4 roues en adhérence.
C'est dommage que la visibilité soit si réduite, car à la vitesse où on va, on aurait pu admirer le paysage.
Quelques caisseux nous croisent aussi et nous regardent l'air ébahi, tandis que Mémène
engueule Gaston et lui vocifère de regarder la route!
Enfin en bas, personne au tas, arrêt dans un village et chocolat chaud pour tous.
Décision est prise de rejoindre Montélimar en évitant le col de Chaispuquoi plus direct.
Bien nous en a pris, car nous n'avions pas encore eu de brouillard, ce qui fut fait.
Et puis, c'est la pluie, c'est bête, mais je suis sûr que tout le monde était content qu'il pleuve!
A Montélimar, bisou à Miche et nous remontons sur Valence, ou nous prenons l'autoroute
pour enrouler à 160 sur un filet de gaz (Pat TM)
Peu avant Valence Nord, l'embrayage du Pat décide de faire jouer la garantie et c'est sur
son élan qu'il atteint le péage.
Il n'a pas droit au tarif trottinette, le dépannage arrive rapidement et charge la Calif sur un plateau.
Le chauffeur roule lentement, nous suivons derrière, un peu l'impression de suivre un enterrement...

La Calif remisée au dépôt, Pat se fait le plaisir de rouler sur une rouge jusqu'à chez lui,
où nous sommes reçus comme le chevalier rentrant de croisade.
Ah! Qu'il était bon, ce whisky!
Quelle merveille, ces lasagnes!
C'est étrange, il n'est pas très tard, mais tout le monde est crevé!
Et hop! Sous la couette!
Le lundi matin, j'assiste, surpris, à ces préparatifs fébriles qu'accomplissent les Gens-qui-vont-travailler, et, pris dans le tourbillon, nous décollons aussi vers 8H.
Décision est prise de se la faire en lopettes, autoroute jusqu'à Cannes.
Long et chiant, beaucoup de vent, at home à 14H.
On jette tout par terre, on sort une soupe du congèle, on embrasse distraitement notre fifille,
et au lit à 8H, sans idée de fornication.
Voilà, c'est fini.
C'était vraiment chouette, ces plaisirs, ces galères.
Andrea, dont c'était le premier "long" voyage en moto, est prête à
remettre ça l'année prochaine, et en plus, on a même pas eu froid!
Merci à tous.
JN

(Scuderia Guzzi Club)
http://www.scuderiaguzzi.org


Date de création : 08/02/2011 @ 09:12
Dernière modification : 10/02/2011 @ 17:40
Catégorie : - Récits de concentres, voyages, ...
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